« Le manioc est rentable et facile à exploiter »

Cultivateur installé à Thiallé dans le département de Tivaouane au Sénégal, Assane Ndiaye est le président de l’interprofessionnel du manioc. Spécialiste en chimie alimentaire, il explique les raisons qui l’ont poussé à revenir s’installer dans son village natal pour y cultiver le manioc. Portrait.
Pourquoi êtes-vous revenu vous installer à Thiallé, votre village natal ?
Je suis fils de paysans, donc le mieux, c’est de suivre les traces de mes parents qui ont toujours travaillé la terre et s’en sont toujours bien sortis.
Pourquoi avoir choisi de cultiver le manioc en particulier ?
Le manioc est rentable et facile à exploiter. C’est une culture vivrière et de rente qui n’a pas besoin de beaucoup d’eau et s’adapte à tous les climats. On ne perd rien du manioc, du tubercule à sa feuille. Ensuite, il est en train d’être vulgarisé à travers le monde, car j’ai voyagé dans beaucoup de pays, comme le Brésil, la Thaïlande, le Nigeria, le Ghana, la Côte d’Ivoire où il est cultivé en masse.
Quelles sont les espèces de manioc que vous exploitez dans votre champ ?
Elles sont nombreuses, car, en tant que président de l’interprofessionnel, je dois montrer toujours le bon exemple en présentant plusieurs espèces aux gens. J’ai ainsi pu ramener des pays que j’ai visités : le cacau et le cacau rosa du Brésil ; le 12/0197, le broni, le bakihemma, le sika, le ampong et l’afisiafi du Ghana. Le 30/572 du Nigeria, le céma 1 et le céma 2 de la Côte d’Ivoire et enfin celles du Sénégal, le soya, le combo et le niargui !
En tant que spécialiste en chimie alimentaire, quels sont les produits qu’on peut fabriquer à partir du manioc ?
On fabrique l’amidon qui est une gomme que les femmes utilisent pour rendre plus résistants les habits. Il y a aussi le tapioca et la colle à papier. Actuellement, la farine de manioc est en train d’être testée pour savoir, si mélangée avec celle du blé, du maïs, du mil, cela va donner un bon pain. Le projet est en cours de réalisation.
Cultivez-vous uniquement du manioc ?
Non ! Je cultive de l’arachide, du petit mil, du niébé ou du haricot africain dans sept champs avec douze hectares de surface. Et je compte en faire plus.
Frédéric Diallo
Journaliste et directeur de la radio Lemiroir-Setoubi FM
Thiès, Sénégal
hawabadiallo@yahoo.fr