Espionnage de l’Algérie via Pegasus, le Maroc enfoncé

Le roi du Maroc, Mohammed VI
Le roi du Maroc, Mohammed VI

Au mois de juillet dernier, le scandale Pegasus, ce logiciel mis au point par la société israélienne NSO Group a défrayé la chronique. Au cœur de cette affaire, le royaume du Maroc, accusé d’avoir espionné plus de 6 000 numéros de personnalités algériennes. En Algérie, on estime que le Maroc n’en était pas à son coup d’essai.

« Le logiciel espion israélien Pegasus, utilisé par les autorités marocaines, n’est pas le premier outil technologique du genre à avoir été employé par le Maroc qui, depuis 2009 déjà, a opté pour des logiciels espions français et italiens ». C’est ce que révèle une enquête du journal Orient XXI, spécialisé dans le traitement de l’information dans le Monde arabe.

« Pegasus ne représente que le dernier outil en date utilisé pour museler la presse indépendante et plus généralement la société civile. Certains, à l’image de Maâti Monjib, Omar Radi, Fouad Abdelmoumni, ou encore Aboubakr Jamaï, ont appris avoir été ciblés par Pegasus en 2019, lors des révélations du Citizen Lab de l’université de Toronto », poursuit le journal.

« D’autres ont été avertis, en juillet 2021, lors de la publication du projet Pegasus, comme Taoufik Bouachrine, Souleimane Raissouni, Maria Moukrim, Hicham Mansouri, Ali Amar, Omar Brouksy… Ce n’est pas la première fois que le Maroc achète ce type d’outils, avec la bénédiction d’États peu regardants de l’utilisation qui en est faite. L’Italie a permis l’exportation des différents logiciels espions de la société Hacking Team, qui proposaient une surveillance similaire à ce que permet, aujourd’hui, Pegasus », reprend L’Expression.

« Des documents internes ont révélé que le royaume a dépensé plus de 3 millions d’euros, à travers deux contrats en 2009 et 2012 pour s’en équiper… Les logiciels Pegasus et Amesys représentent la suite, plus sophistiquée, de la ligne sous écoute et de l’ouverture du courrier d’antan. Hassan II, comme son successeur et fils Mohammed VI, ont toujours eu recours à la surveillance massive… », enfonce le journal.

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