Le Liban va enquêter sur la mort d’un bébé en pleine pénurie de médicaments

Au Liban, les pénuries de carburants, d’électricité, de médicaments et d’autres biens de première nécessité se multiplient.

Le ministre libanais de la Santé a annoncé ce dimanche l’ouverture d’une enquête après la mort d’un nourrisson dont la famille affirme qu’il n’a pas eu accès aux soins nécessaires, une affaire qui suscite la colère dans ce pays en plein effondrement.

Jouri al-Sayyid, 10 mois, est mort samedi à Mazboud, un village situé au sud-est de la capitale Beyrouth, après trois jours de forte fièvre et une inflammation au poumon. Selon l’oncle du bébé, Aymen al-Sayyid, sa nièce est morte « faute de soins corrects et de médicaments » à l’hôpital où sa famille l’avait emmenée. « Les médicaments n’étaient pas disponibles à l’hôpital donc son père est allé à la pharmacie pour en acheter, mais elle était fermée », a-t-il raconté.

« Les hôpitaux n’ont pas de médicaments »

De nombreuses pharmacies ont baissé leur rideau depuis vendredi pour protester contre les pénuries de médicaments dans le pays qui vit, selon la Banque mondiale, l’une des pires crises économiques au monde depuis 1850.

« Nous vivons dans un pays où les hôpitaux n’ont pas de médicaments et où les pharmacies sont fermées », soupire Aymen al-Sayyid.

L’hôpital de Mazboud a indiqué dans un communiqué que la petite Jouri avait « reçu le traitement complet et approprié, dont tous les médicaments nécessaires », et qu’elle était décédée quelques heures après être sortie de l’hôpital. Le nourrisson a quitté l’hôpital sans que les médecins ne soient consultés, a précisé le docteur Kamal Mourad.

Colère sur les réseaux sociaux

Le ministre de la Santé, Hamad Hassan, a promis dimanche l’ouverture d’une enquête sur les circonstances de ce décès, qui a suscité la colère sur les réseaux sociaux.

De nombreux internautes y voient une des nombreuses conséquences de l’effondrement du pays où les pénuries de carburants, d’électricité, de médicaments et d’autres biens de première nécessité se multiplient.