La Commission électorale centrale de Russie a affirmé dimanche soir que le parti Russie unie du président Vladimir Poutine arrivait en tête des élections régionales dans les quatre territoires annexés par Moscou en Ukraine. Avec ces élections réparties sur trois jours, de vendredi à dimanche, Moscou tente de légitimer ses annexions en Ukraine en faisant voter les territoires occupés dans l’Est et le Sud.

Malgré de vives condamnations des Occidentaux, la Russie a proclamé en septembre 2022 l’annexion de quatre territoires ukrainiens qu’elle ne contrôle que partiellement – Zaporijjia, Kherson, Donetsk et Louhansk –, à l’issue des « référendums » non reconnus par la communauté internationale. Kiev et ses alliés ont d’ores et déjà dénoncé des scrutins « illégaux ». Les combats y font toujours rage et l’armée ukrainienne a lancé une contre-offensive.

Ces élections organisées pour désigner des gouverneurs, des députés régionaux et des élus municipaux interviennent à quelques mois de l’élection présidentielle prévue début 2024, qui pourrait reconduire Vladimir Poutine au pouvoir jusqu’en 2030.

Dans plusieurs régions russes, le scrutin est également teinté par le conflit. A Rostov-sur-le-Don, grande cité du sud-ouest de la Russie située non loin de l’Ukraine et touchée cette semaine par une attaque de drones, deux électeurs interrogés dimanche par l’Agence France-Presse citaient spontanément ce conflit armé comme leur principale préoccupation.

« Nous voulons avant tout vivre en paix, nous et nos enfants », a déclaré Nina Antonova, spécialiste de protection au travail, 40 ans. « Tout le monde n’est préoccupé que par un seul problème : la guerre. Nous n’avons pas d’autres problèmes », assure de son côté Anatoli, un retraité de 84 ans.

A Moscou, la campagne électorale se ressentait à peine, les affiches des candidats, parmi lesquelles celles du maire sortant, Sergueï Sobianine, un fidèle de Vladimir Poutine en poste depuis 2010, étant rares dans les rues.

A plusieurs centaines de kilomètres au sud-ouest de Moscou, dans les régions frontalières de l’Ukraine, régulièrement cibles d’attaques de Kiev, les conditions de sécurité pour l’organisation du scrutin sont précaires. La présidente de la commission électorale, Ella Pamfilova, a déjà annoncé que le vote dans la ville de Chebekino, dans la région de Belgorod, a été « reporté en raison d’un niveau d’alerte élevé ».

Kiev a accusé dimanche les forces russes d’avoir tué deux travailleurs humanitaires, un Canadien et une Espagnole, dans l’est de l’Ukraine, qualifiant leur mort de « perte douloureuse et irréparable ».

Selon le ministère de la défense ukrainien, l’armée russe a tué Emma Igual, une citoyenne espagnole, et Anthony Ihnat, un citoyen canadien, qui travaillaient pour l’ONG Road to Relief. Emma Igual, 32 ans, en était la directrice et la cofondatrice.

« Un projectile est tombé sur le véhicule à bord duquel se déplaçait cette citoyenne espagnole », avait auparavant déclaré le ministre des affaires étrangères espagnol, Jose Manuel Albares, en marge du sommet du G20 en Inde.

Deux ressortissants allemands travaillant pour l’ONG ont été blessés dans cette attaque, a ajouté le ministère ukrainien dans son communiqué.

Plus tôt, Road to Relief avait précisé que deux autres travailleurs humanitaires présents dans le véhicule, mais originaires selon elle d’Allemagne et de Suède, avaient été grièvement blessés et hospitalisés.

L’attaque a eu lieu samedi matin à Tchassiv Yar, près de Bakhmout, selon l’ONG.

« Tout mon amour et mon soutien en ces moments difficiles à la famille et aux proches de l’humanitaire espagnole Emma Igual (…). L’Espagne est aux côtés de ses travailleurs humanitaires qui, par leur dévouement, mettent leur vie en danger pour les autres », a réagi sur X (anciennement Twitter) le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez.

Les autorités canadiennes n’ont pas réagi dans l’immédiat.

La région de Donetsk a subi les pires combats depuis l’invasion russe lancée en février 2022 et Moscou a revendiqué l’annexion du territoire l’année dernière.

La bataille pour Bakhmout, qui a été prise par les forces russes en mai, est restée l’une des plus meurtrières depuis le début de l’invasion, les forces ukrainiennes repoussant désormais les lignes russes le long des flancs nord et sud de la ville.

En février, un secouriste américain de 33 ans, Pete Reed a été tué près de Bakhmout lorsque son véhicule a été touché par un missile.

En mai, le journaliste de l’Agence France-Presse Arman Soldin a été tué par un tir de missile à Tchassiv Yar.

Dans une publication sur les réseaux sociaux, le ministère de la défense ukrainienne accuse les forces russes d’avoir tué l’Espagnole Emma Igual et le Canadien Anthony Ihnat qui travaillaient pour l’ONG Road2Relief. « Un projectile est tombé sur le véhicule à bord duquel se déplaçait cette citoyenne espagnole. Elle travaillait là-bas pour une ONG œuvrant à améliorer la situation humanitaire en Ukraine », a déclaré le ministre des affaires étrangères espagnol Jose Manuel Albares en marge du sommet du G20 en Inde.

Le groupe de travailleurs humanitaires avait quitté Slovansk et se dirigeait vers Bakhmout pour évaluer les besoins de civils « pris dans les échanges de tirs » dans la ville d’Ivanivske, selon l’ONG.

La Russie vote dimanche aux élections régionales sans suspense, avec l’offensive en Ukraine en toile de fond. Avec ces élections réparties sur trois jours – de vendredi à dimanche, ce dernier étant considéré comme le jour principal du vote –, Moscou tente de légitimer ses annexions en Ukraine en faisant voter les territoires occupés dans l’est et le sud de l’Ukraine. L’issue de ces élections organisées pour désigner des gouverneurs, des députés régionaux et des élus municipaux, ne devrait ainsi pas faire de surprises.

Mais dans les quatre régions occupées, les autorités prorusses se sont pliées en deux pour présenter un semblant de normalité, malgré les combats en cours. Dans la région de Donetsk, des électeurs ont ainsi déposé des bulletins de vote ornés de l’aigle russe bicéphale, tandis que dans celle de Kherson, le chef de l’administration prorussse, Vladimir Saldo, a décrété vendredi jour chômé pour que chaque citoyen puisse « exprimer sa position ».

Selon l’agence de presse officielle TASS, le taux de participation a dépassé 72, 53 % dans la « république populaire » autoproclamée de Louhansk. Les responsables électoraux russes ont fait état dimanche de tentatives de sabotage par la résistance ukrainienne dans les régions occupées. Dans la nuit, une frappe de drone a détruit un bureau de vote dans la province de Zaporijia, a déclaré le vice-président de la Commission électorale centrale russe, Nikolai Boulaev. Dans la région de Kerson, la résistance a attaqué le véhicule d’un représentant de l’administration d’occupation russe dans la ville de Nova Kakhovka. Dans cette même région, selon Marina Zakharova, la responsable des élections, une grenade a été découverte et neutralisée près du bureau de vote du village de Schastlivtsevy.

Kiev et ses alliés occidentaux ont d’ores et déjà dénoncé ces scrutins « illégaux ».

A l’issue d’un entretien à Sotchi avec son homologue russe, Vladimir Poutine, lundi 4 septembre, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait déclaré que la Turquie préparait avec l’ONU de « nouvelles propositions » pour ressusciter l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes. Après la clôture du sommet du G20 à New Delhi, il a développé son propos, appelant à ménager la Russie.

« Aucun processus qui marginaliserait la Russie dans l’initiative sur les céréales en mer Noire ne sera viable », a-t-il déclaré devant la presse, annonçant l’organisation d’une réunion prochaine sur le sujet avec des représentants russes, ukrainiens et onusiens sans précision de date ni de lieu. « Nous sommes d’avis qu’il convient d’éviter toute mesure susceptible de perturber la paix en mer Noire et d’aggraver les tensions dans la région », a ajouté M. Erdogan.

Négocié sous l’égide d’Ankara et de l’ONU à l’été 2022, cet accord visait à sécuriser les exportations céréalières de Kiev via les ports ukrainiens sur la mer Noire. La Russie s’est retirée en juillet de l’accord, crucial pour l’approvisionnement alimentaire mondial, affirmant que l’accès au marché international de ses propres produits agricoles et engrais était entravé par les sanctions occidentales.

La Roumanie, membre de l’OTAN, a annoncé dimanche avoir protesté auprès de la Russie suite à la découverte sur son territoire de débris de drone « similaires à ceux utilisés par l’armée russe ». Le secrétaire d’Etat Iulian Fota a rencontré samedi le chargé d’affaires russe à Bucarest pour lui transmettre « la protestation de la Roumanie quant à la violation de l’espace aérien roumain », a annoncé le ministère des affaires étrangères roumain. M. Fota « a fermement demandé à la partie russe de mettre fin aux actions contre la population et les infrastructures ukrainiennes, y compris celles qui menaceraient de quelque manière que ce soit la sûreté et la sécurité des citoyens roumains dans la région ».

Le président roumain, Klaus Iohannis, et le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, ont déclaré samedi avoir discuté de cette situation lors d’un entretien téléphonique. « Rien n’indique qu’il y a eu intention de frapper l’OTAN, mais les attaques sont déstabilisantes », avait réagi M. Stoltenberg sur le réseau X (ex-Twitter). Il a également salué la décision américaine « de déployer davantage de chasseurs F-16 dans le cadre de la protection et de la surveillance de l’espace aérien de l’OTAN ». Pour sa part, M. Iohannis a condamné « fortement une violation de notre espace aérien souverain qui constitue une menace pour les citoyens roumains » vivant dans cette région.

Joe Biden est sur le point de prendre une décision sur l’envoi des missiles ATACMS (pour Army Tactical Missile System) à Kiev, rapporte le Financial Times dimanche. Les ATACMS sont des missiles balistiques tactiques d’une portée de 300 kilomètres destinés au lance-roquettes multiple M270 MLRS (Multiple Launch Rocket System) ainsi qu’au système M142 Himars. Quelque 3 700 de ces missiles ont été produits jusqu’en 2007.

« Rien n’est exclu. Nous n’avons pas pris la décision d’annoncer de nouvelles capacités, mais notre position a toujours été que nous donnerons à l’Ukraine les capacités qui lui permettront de réussir sur le champ de bataille », a déclaré Jon Finer, conseiller adjoint à la sécurité nationale, aux journalistes pendant le vol de Joe Biden entre New Delhi et le Vietnam. Samedi, sur ABC News, un responsable américain confirmait qu’une décision pourrait arriver bientôt. Andriy Yermak, chef de cabinet du président ukrainien, Volodymyr Zelenskyy, a déclaré au Financial Times qu’il était convaincu que les Etats-Unis accepteraient d’envoyer des missiles ATACMS.

Le Royaume-Uni et la Francent ont déjà fourni des missiles Storm Shadow et Scalp d’une portée d’environ 250 kilomètres.

L’agence de presse coréenne Yonhap rapporte que, lors d’une session du sommet du G20, le président sud-coréen, Yoon Seok-youl, s’est engagé à fournir une aide supplémentaire de 2,3 milliards de dollars (2,15 milliards d’euros) à l’Ukraine pour aider le pays à se reconstruire après sa guerre avec la Russie. La Corée du Sud fournira une première tranche d’aide de 300 millions de dollars (280 millions d’euros) en 2024 sous forme d’aide humanitaire et les 2 milliards de dollars restants (1,87 milliard d’euros) sous forme de prêts à faible taux d’intérêt par le biais du Fonds de coopération au développement économique (EDCF) à partir de 2025.

Dans un entretien à la BBC, le général Mark Milley, le chef d’état-major américain, affirme qu’« il reste encore environ trente à quarante-cinq jours », fenêtre de tir suffisante pour que les Ukrainiens réussissent leur contre-offensive avant que les conditions climatiques se dégradent, que les températures refroidissent et que la boue rende la tâche beaucoup plus difficile à l’Ukraine. Il admet que l’offensive lancée début juin s’est déroulée plus lentement que prévu. « De violents combats se poursuivent, les Ukrainiens continuent de progresser à un rythme très régulier à travers les lignes de front russes », ajoute le général, qui estime qu’il est trop tôt pour déterminer si la contre-offensive a échoué. « Il y a des batailles qui ne sont pas terminées ». Les Ukrainiens affirment de leur côté qu’ils ont percé à Robotyne la première ligne de défense russe dans le Sud.

Dans la même interview, l’amiral Sir Tony Radakin, chef d’état-major de l’armée britannique, affirme que « l’Ukraine gagne et la Russie perd ». « C’est parce que l’objectif de la Russie était de soumettre l’Ukraine et de la mettre sous son contrôle », a-t-il expliqué. « Cela ne s’est pas produit et cela n’arrivera jamais, et c’est pourquoi l’Ukraine gagne. » Il ajoute que l’Ukraine progresse et a récupéré 50 % du terrain conquis par les Russes. « Les progrès de l’Ukraine sont également dus à la pression économique et diplomatique exercée par la communauté internationale, et la Russie en souffre », ajoute-t-il.

Une travailleuse humanitaire espagnole a été tuée en Ukraine, a annoncé dimanche Jose Manuel Albares, le ministre des affaires étrangères espagnol. « Un projectile est tombé sur le véhicule à bord duquel se déplaçait cette citoyenne espagnole. Elle travaillait là-bas pour une ONG œuvrant à améliorer la situation humanitaire en Ukraine », a déclaré le ministre, en marge du sommet du G20 en Inde, affirmant avoir reçu « une confirmation verbale de sa mort ».

Selon El Pais et une publication sur Instagram, Emma Igual, 32 ans, cofondatrice de l’ONG Road to Relief, spécialisée dans l’assistance et l’évacuation des civils dans les zones de combat, se trouvait à bord d’un véhicule avec trois autres volontaires, Ruben Mawick, un Allemand, Johan Mathias Thyr, un Suédois, et Anthony « Tonko » Ihnat, un Canadien, lorsqu’ils ont été touchés à Chasiv Yar, à côté de Bakhmout. Outre Emma Igual, Anthony Ihnat a aussi été tué.

L’Ukraine affirme que ses troupes ont progressé face aux Russes sur le front dans la région méridionale de Zaporijia. « Nous avançons ! Les forces de défense dans le secteur de Tavriya [📍, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Tokmak] ont progressé de plus d’un kilomètre », s’est félicité lors de son point de situation quotidien le général Oleksandr Tarnavsky, chargé de la contre-offensive ukrainienne dans cette zone. Selon lui, au cours de la journée écoulée, les Ukrainiens ont éliminé 72 occupants, en ont blessé 149 et en ont capturé 5 autres. Ces affirmations sont impossibles à confirmer.

« Le sommet est sans aucun doute un succès », a déclaré Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, lors d’une conférence de presse. « Nous avons été capables de déjouer les tentatives de l’Occident d’“ukrainiser” l’ordre du jour. »

Les dirigeants des pays du G20 ont dénoncé samedi l’« emploi de la force » en Ukraine visant à obtenir des gains territoriaux, mais sans mentionner la Russie, selon une déclaration adoptée à l’issue du sommet. « Concernant la guerre en Ukraine (…) dans le cadre de la Charte de l’ONU, tous les Etats doivent s’abstenir de recourir à la menace ou à l’emploi de la force pour chercher à obtenir des gains territoriaux au détriment de l’intégrité territoriale et de la souveraineté politique de tout Etat », ont conclu les représentants des pays du G20. Le texte ne fait cependant pas mention explicitement d’une « agression » russe en Ukraine, terme pourtant utilisé en 2022 lors du précédent sommet du G20 à Bali dans une référence à une résolution de l’ONU qui avait déploré « dans les termes les plus vifs l’agression commise par la Fédération de Russie contre l’Ukraine ».

Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, dont le pays prend la présidence du G20, a déclaré : « Nous ne pouvons pas laisser les questions géopolitiques bloquer l’agenda des discussions du G20 ». « Nous n’avons aucun intérêt à ce que le G20 soit divisé. Nous avons besoin de paix et de coopération au lieu de conflits », a ajouté Lula. Le responsable indien Amitabh Kant, un des organisateurs-clés du sommet de New Delhi, a déclaré samedi que le Brésil figurait parmi les pays qui ont contribué à élaborer un compromis sur l’Ukraine dans la déclaration finale.

Dans la région russe de Pskov, près de la frontière estonienne, « le gouverneur a organisé des patrouilles de sécurité bénévoles pour empêcher de nouvelles attaques de drones contre la base aérienne de Kresty. Jusqu’à 800 citoyens se seraient inscrits pour participer à ces patrouilles », a expliqué dimanche le ministère de la défense britannique.

Cette initiative fait suite à l’endommagement d’avions de transport IL-76 le 29 août, a précisé le bulletin des services de renseignements. « Les patrouilles se composeront de groupes de cinquante personnes réparties entre plusieurs municipalités qui patrouilleront les zones frontalières et les infrastructures essentielles, en particulier les aéroports et les bases aériennes. (…) Le recours à des volontaires est très probablement le signe d’une pénurie de personnel de sécurité qualifié en Russie. »

Les forces russes ont affirmé avoir détruit, tôt dimanche, trois vedettes rapides en mer Noire, au nord-est de l’île des Serpents, a déclaré le ministère de la défense russe dans un communiqué. Ces hors-bords de conception américaine transportaient des soldats ukrainiens et « se dirigeaient vers la péninsule de Crimée », a ajouté le ministère.

L’armée russe a également annoncé, dans des communiqués séparés, que huit drones ukrainiens avaient été abattus par la défense aérienne au-dessus de la Crimée et un autre dans la région de Briansk, frontalière de l’Ukraine.

Le président russe ne sera pas arrêté s’il se rend au prochain sommet du G20 organisé en 2024 à Rio de Janeiro, a affirmé le chef de l’Etat brésilien. Au cours d’un entretien diffusé samedi soir sur la chaîne télévisée indienne Firstpost, Luiz Inacio Lula da Silva a assuré que Vladimir Poutine recevrait une invitation à se rendre dans la ville brésilienne malgré le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) émis en mars, qui l’accuse de crimes de guerre pour la déportation d’enfants ukrainiens.

Le Kremlin dément les accusations de la CPI, jugeant que le mandat d’arrêt contre le dirigeant russe est « nul ». Le Brésil est signataire du statut de Rome de 1998, le traité international qui a entraîné la création de la CPI en 2002, et devrait donc théoriquement arrêter le président russe s’il entrait sur son territoire.

Des bombardements ont eu lieu dimanche à Kiev, sans faire de victimes, a annoncé le service d’Etat pour les situations d’urgence ukrainien. « Auparavant, des chutes de débris avaient été enregistrées dans les districts de Chevtchenko, de Svyatoshyn et de Podil de la ville. Trente-cinq secouristes et sept unités de matériel ont travaillé sur place », a précisé le communiqué. Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a déclaré dans la nuit qu’une personne avait été blessée dans le quartier historique de Podil.

Les forces russes ont lancé 32 drones explosifs « de type Shahed-136/131 » sur l’Ukraine, en majorité sur la région de Kiev, dans la nuit de samedi à dimanche, a annoncé l’armée ukrainienne dimanche matin sur Telegram. Les Ukrainiens ont affirmé avoir abattu 25 d’entre eux.

Le 6 septembre, le Parlement ukrainien a approuvé, par 338 voix contre 21, la nomination de Rustem Umerov comme ministre de la défense. Le fait qu’il soit le seul musulman à un tel poste sur le continent européen, désigné de surcroît par un président d’origine juive, illustre une fois encore le caractère profondément moderne du nationalisme ukrainien, qui transcende les appartenances communautaires.

Voici la chronique de Jean-Pierre Filiu, professeur des universités à Sciences Po.

La Commission électorale centrale de Russie a affirmé dimanche soir que le parti Russie unie du président Vladimir Poutine arrivait en tête des élections régionales dans les quatre territoires annexés par Moscou en Ukraine. Avec ces élections réparties sur trois jours, de vendredi à dimanche, Moscou tente de légitimer ses annexions en Ukraine en faisant voter les territoires occupés dans l’est et le sud.

Malgré de vives condamnations des Occidentaux, la Russie a proclamé en septembre 2022 l’annexion de quatre territoires ukrainiens qu’elle ne contrôle que partiellement – Zaporijjia, Kherson, Donetsk et Lougansk –, à l’issue des « référendums » non reconnus par la communauté internationale. Kiev et ses alliés ont d’ores et déjà dénoncé des scrutins « illégaux ». Les combats y font toujours rage et l’armée ukrainienne a lancé une contre-offensive.

Ces élections organisées pour désigner des gouverneurs, des députés régionaux et des élus municipaux interviennent à quelques mois de l’élection présidentielle prévue début 2024, qui pourrait conforter Vladimir Poutine au pouvoir jusqu’en 2030.

Dans plusieurs régions russes, le scrutin est également teinté par le conflit. A Rostov-sur-le-Don, grande cité du sud-ouest de la Russie située non loin de l’Ukraine et touchée cette semaine par une attaque de drones, deux électeurs interrogés dimanche par l’Agence France-Presse citaient spontanément ce conflit armé comme leur principale préoccupation.

« Nous voulons avant tout vivre en paix, nous et nos enfants », a déclaré Nina Antonova, spécialiste de protection au travail, 40 ans. « Tout le monde n’est préoccupé que par un seul problème : la guerre. Nous n’avons pas d’autres problèmes », assure de son côté Anatoli, un retraité de 84 ans.

A Moscou, la campagne électorale se ressentait à peine, les affiches des candidats, parmi lesquels le maire sortant Sergueï Sobianine, un fidèle de Vladimir Poutine en poste depuis 2010, étant rares dans les rues.

Plusieurs centaines de kilomètres au sud-ouest de Moscou, dans les régions frontalières de l’Ukraine, régulièrement cibles d’attaques de Kiev, les conditions de sécurité pour l’organisation du scrutin sont précaires. La présidente de la Commission électorale, Ella Pamfilova, a déjà annoncé que le vote dans la ville de Chebekino, dans la région de Belgorod, a été « reporté en raison d’un niveau d’alerte élevé ».

Kiev a accusé dimanche les forces russes d’avoir tué deux travailleurs humanitaires, un Canadien et une Espagnole, dans l’est de l’Ukraine, qualifiant leur mort de « perte douloureuse et irréparable ».

Selon le ministère de la défense ukrainien, l’armée russe a tué Emma Igual, une citoyenne espagnole, et Anthony Ihnat, un citoyen canadien, qui travaillaient pour l’ONG Road to Relief. Emma Igual, 32 ans, en était la directrice et la cofondatrice.

« Un projectile est tombé sur le véhicule à bord duquel se déplaçait cette citoyenne espagnole », avait auparavant déclaré le ministre des affaires étrangères espagnol, Jose Manuel Albares, en marge du sommet du G20 en Inde.

Deux ressortissants allemands travaillant pour l’ONG ont été blessés dans cette attaque, a ajouté le ministère ukrainien dans son communiqué.

Plus tôt, Road to Relief avait précisé que deux autres travailleurs humanitaires présents dans le véhicule, mais originaires selon elle d’Allemagne et de Suède, avaient été grièvement blessés et hospitalisés.

L’attaque a eu lieu samedi matin à Tchassiv Yar, près de Bakhmout, selon l’ONG.

« Tout mon amour et mon soutien en ces moments difficiles à la famille et aux proches de l’humanitaire espagnole Emma Igual (…). L’Espagne est aux côtés de ses travailleurs humanitaires qui, par leur dévouement, mettent leur vie en danger pour les autres », a réagi sur X (anciennement Twitter) le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez.

Les autorités canadiennes n’ont pas réagi dans l’immédiat.

La région de Donetsk a subi les pires combats depuis l’invasion russe lancée en février 2022 et Moscou a revendiqué l’annexion du territoire l’année dernière.

La bataille pour Bakhmout, qui a été prise par les forces russes en mai, est restée l’une des plus meurtrières depuis le début de l’invasion, les forces ukrainiennes repoussant désormais les lignes russes le long des flancs nord et sud de la ville.

En février, un secouriste américain de 33 ans, Pete Reed a été tué près de Bakhmout lorsque son véhicule a été touché par un missile.

En mai, le journaliste de l’Agence France-Presse Arman Soldin a été tué par un tir de missile à Tchassiv Yar.

Dans une publication sur les réseaux sociaux, le ministère de la défense ukrainienne accuse les forces russes d’avoir tué l’Espagnole Emma Igual et le Canadien Anthony Ihnat qui travaillaient pour l’ONG Road2Relief. « Un projectile est tombé sur le véhicule à bord duquel se déplaçait cette citoyenne espagnole. Elle travaillait là-bas pour une ONG œuvrant à améliorer la situation humanitaire en Ukraine », a déclaré le ministre des affaires étrangères espagnol Jose Manuel Albares en marge du sommet du G20 en Inde.

Le groupe de travailleurs humanitaires avait quitté Slovansk et se dirigeait vers Bakhmout pour évaluer les besoins de civils « pris dans les échanges de tirs » dans la ville d’Ivanivske, selon l’ONG.

La Russie vote dimanche aux élections régionales sans suspense, avec l’offensive en Ukraine en toile de fond. Avec ces élections réparties sur trois jours – de vendredi à dimanche, ce dernier étant considéré comme le jour principal du vote –, Moscou tente de légitimer ses annexions en Ukraine en faisant voter les territoires occupés dans l’est et le sud de l’Ukraine. L’issue de ces élections organisées pour désigner des gouverneurs, des députés régionaux et des élus municipaux, ne devrait ainsi pas faire de surprises.

Mais dans les quatre régions occupées, les autorités prorusses se sont pliées en deux pour présenter un semblant de normalité, malgré les combats en cours. Dans la région de Donetsk, des électeurs ont ainsi déposé des bulletins de vote ornés de l’aigle russe bicéphale, tandis que dans celle de Kherson, le chef de l’administration prorussse, Vladimir Saldo, a décrété vendredi jour chômé pour que chaque citoyen puisse « exprimer sa position ».

Selon l’agence de presse officielle TASS, le taux de participation a dépassé 72, 53 % dans la « république populaire » autoproclamée de Louhansk. Les responsables électoraux russes ont fait état dimanche de tentatives de sabotage par la résistance ukrainienne dans les régions occupées. Dans la nuit, une frappe de drone a détruit un bureau de vote dans la province de Zaporijia, a déclaré le vice-président de la Commission électorale centrale russe, Nikolai Boulaev. Dans la région de Kerson, la résistance a attaqué le véhicule d’un représentant de l’administration d’occupation russe dans la ville de Nova Kakhovka. Dans cette même région, selon Marina Zakharova, la responsable des élections, une grenade a été découverte et neutralisée près du bureau de vote du village de Schastlivtsevy.

Kiev et ses alliés occidentaux ont d’ores et déjà dénoncé ces scrutins « illégaux ».

A l’issue d’un entretien à Sotchi avec son homologue russe, Vladimir Poutine, lundi 4 septembre, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait déclaré que la Turquie préparait avec l’ONU de « nouvelles propositions » pour ressusciter l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes. Après la clôture du sommet du G20 à New Delhi, il a développé son propos, appelant à ménager la Russie.

« Aucun processus qui marginaliserait la Russie dans l’initiative sur les céréales en mer Noire ne sera viable », a-t-il déclaré devant la presse, annonçant l’organisation d’une réunion prochaine sur le sujet avec des représentants russes, ukrainiens et onusiens sans précision de date ni de lieu. « Nous sommes d’avis qu’il convient d’éviter toute mesure susceptible de perturber la paix en mer Noire et d’aggraver les tensions dans la région », a ajouté M. Erdogan.

Négocié sous l’égide d’Ankara et de l’ONU à l’été 2022, cet accord visait à sécuriser les exportations céréalières de Kiev via les ports ukrainiens sur la mer Noire. La Russie s’est retirée en juillet de l’accord, crucial pour l’approvisionnement alimentaire mondial, affirmant que l’accès au marché international de ses propres produits agricoles et engrais était entravé par les sanctions occidentales.

La Roumanie, membre de l’OTAN, a annoncé dimanche avoir protesté auprès de la Russie suite à la découverte sur son territoire de débris de drone « similaires à ceux utilisés par l’armée russe ». Le secrétaire d’Etat Iulian Fota a rencontré samedi le chargé d’affaires russe à Bucarest pour lui transmettre « la protestation de la Roumanie quant à la violation de l’espace aérien roumain », a annoncé le ministère des affaires étrangères roumain. M. Fota « a fermement demandé à la partie russe de mettre fin aux actions contre la population et les infrastructures ukrainiennes, y compris celles qui menaceraient de quelque manière que ce soit la sûreté et la sécurité des citoyens roumains dans la région ».

Le président roumain, Klaus Iohannis, et le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, ont déclaré samedi avoir discuté de cette situation lors d’un entretien téléphonique. « Rien n’indique qu’il y a eu intention de frapper l’OTAN, mais les attaques sont déstabilisantes », avait réagi M. Stoltenberg sur le réseau X (ex-Twitter). Il a également salué la décision américaine « de déployer davantage de chasseurs F-16 dans le cadre de la protection et de la surveillance de l’espace aérien de l’OTAN ». Pour sa part, M. Iohannis a condamné « fortement une violation de notre espace aérien souverain qui constitue une menace pour les citoyens roumains » vivant dans cette région.

Joe Biden est sur le point de prendre une décision sur l’envoi des missiles ATACMS (pour Army Tactical Missile System) à Kiev, rapporte le Financial Times dimanche. Les ATACMS sont des missiles balistiques tactiques d’une portée de 300 kilomètres destinés au lance-roquettes multiple M270 MLRS (Multiple Launch Rocket System) ainsi qu’au système M142 Himars. Quelque 3 700 de ces missiles ont été produits jusqu’en 2007.

« Rien n’est exclu. Nous n’avons pas pris la décision d’annoncer de nouvelles capacités, mais notre position a toujours été que nous donnerons à l’Ukraine les capacités qui lui permettront de réussir sur le champ de bataille », a déclaré Jon Finer, conseiller adjoint à la sécurité nationale, aux journalistes pendant le vol de Joe Biden entre New Delhi et le Vietnam. Samedi, sur ABC News, un responsable américain confirmait qu’une décision pourrait arriver bientôt. Andriy Yermak, chef de cabinet du président ukrainien, Volodymyr Zelenskyy, a déclaré au Financial Times qu’il était convaincu que les Etats-Unis accepteraient d’envoyer des missiles ATACMS.

Le Royaume-Uni et la Francent ont déjà fourni des missiles Storm Shadow et Scalp d’une portée d’environ 250 kilomètres.

L’agence de presse coréenne Yonhap rapporte que, lors d’une session du sommet du G20, le président sud-coréen, Yoon Seok-youl, s’est engagé à fournir une aide supplémentaire de 2,3 milliards de dollars (2,15 milliards d’euros) à l’Ukraine pour aider le pays à se reconstruire après sa guerre avec la Russie. La Corée du Sud fournira une première tranche d’aide de 300 millions de dollars (280 millions d’euros) en 2024 sous forme d’aide humanitaire et les 2 milliards de dollars restants (1,87 milliard d’euros) sous forme de prêts à faible taux d’intérêt par le biais du Fonds de coopération au développement économique (EDCF) à partir de 2025.

Dans un entretien à la BBC, le général Mark Milley, le chef d’état-major américain, affirme qu’« il reste encore environ trente à quarante-cinq jours », fenêtre de tir suffisante pour que les Ukrainiens réussissent leur contre-offensive avant que les conditions climatiques se dégradent, que les températures refroidissent et que la boue rende la tâche beaucoup plus difficile à l’Ukraine. Il admet que l’offensive lancée début juin s’est déroulée plus lentement que prévu. « De violents combats se poursuivent, les Ukrainiens continuent de progresser à un rythme très régulier à travers les lignes de front russes », ajoute le général, qui estime qu’il est trop tôt pour déterminer si la contre-offensive a échoué. « Il y a des batailles qui ne sont pas terminées ». Les Ukrainiens affirment de leur côté qu’ils ont percé à Robotyne la première ligne de défense russe dans le Sud.

Dans la même interview, l’amiral Sir Tony Radakin, chef d’état-major de l’armée britannique, affirme que « l’Ukraine gagne et la Russie perd ». « C’est parce que l’objectif de la Russie était de soumettre l’Ukraine et de la mettre sous son contrôle », a-t-il expliqué. « Cela ne s’est pas produit et cela n’arrivera jamais, et c’est pourquoi l’Ukraine gagne. » Il ajoute que l’Ukraine progresse et a récupéré 50 % du terrain conquis par les Russes. « Les progrès de l’Ukraine sont également dus à la pression économique et diplomatique exercée par la communauté internationale, et la Russie en souffre », ajoute-t-il.

Une travailleuse humanitaire espagnole a été tuée en Ukraine, a annoncé dimanche Jose Manuel Albares, le ministre des affaires étrangères espagnol. « Un projectile est tombé sur le véhicule à bord duquel se déplaçait cette citoyenne espagnole. Elle travaillait là-bas pour une ONG œuvrant à améliorer la situation humanitaire en Ukraine », a déclaré le ministre, en marge du sommet du G20 en Inde, affirmant avoir reçu « une confirmation verbale de sa mort ».

Selon El Pais et une publication sur Instagram, Emma Igual, 32 ans, cofondatrice de l’ONG Road to Relief, spécialisée dans l’assistance et l’évacuation des civils dans les zones de combat, se trouvait à bord d’un véhicule avec trois autres volontaires, Ruben Mawick, un Allemand, Johan Mathias Thyr, un Suédois, et Anthony « Tonko » Ihnat, un Canadien, lorsqu’ils ont été touchés à Chasiv Yar, à côté de Bakhmout. Outre Emma Igual, Anthony Ihnat a aussi été tué.

L’Ukraine affirme que ses troupes ont progressé face aux Russes sur le front dans la région méridionale de Zaporijia. « Nous avançons ! Les forces de défense dans le secteur de Tavriya [📍, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Tokmak] ont progressé de plus d’un kilomètre », s’est félicité lors de son point de situation quotidien le général Oleksandr Tarnavsky, chargé de la contre-offensive ukrainienne dans cette zone. Selon lui, au cours de la journée écoulée, les Ukrainiens ont éliminé 72 occupants, en ont blessé 149 et en ont capturé 5 autres. Ces affirmations sont impossibles à confirmer.

« Le sommet est sans aucun doute un succès », a déclaré Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, lors d’une conférence de presse. « Nous avons été capables de déjouer les tentatives de l’Occident d’“ukrainiser” l’ordre du jour. »

Les dirigeants des pays du G20 ont dénoncé samedi l’« emploi de la force » en Ukraine visant à obtenir des gains territoriaux, mais sans mentionner la Russie, selon une déclaration adoptée à l’issue du sommet. « Concernant la guerre en Ukraine (…) dans le cadre de la Charte de l’ONU, tous les Etats doivent s’abstenir de recourir à la menace ou à l’emploi de la force pour chercher à obtenir des gains territoriaux au détriment de l’intégrité territoriale et de la souveraineté politique de tout Etat », ont conclu les représentants des pays du G20. Le texte ne fait cependant pas mention explicitement d’une « agression » russe en Ukraine, terme pourtant utilisé en 2022 lors du précédent sommet du G20 à Bali dans une référence à une résolution de l’ONU qui avait déploré « dans les termes les plus vifs l’agression commise par la Fédération de Russie contre l’Ukraine ».

Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, dont le pays prend la présidence du G20, a déclaré : « Nous ne pouvons pas laisser les questions géopolitiques bloquer l’agenda des discussions du G20 ». « Nous n’avons aucun intérêt à ce que le G20 soit divisé. Nous avons besoin de paix et de coopération au lieu de conflits », a ajouté Lula. Le responsable indien Amitabh Kant, un des organisateurs-clés du sommet de New Delhi, a déclaré samedi que le Brésil figurait parmi les pays qui ont contribué à élaborer un compromis sur l’Ukraine dans la déclaration finale.

Dans la région russe de Pskov, près de la frontière estonienne, « le gouverneur a organisé des patrouilles de sécurité bénévoles pour empêcher de nouvelles attaques de drones contre la base aérienne de Kresty. Jusqu’à 800 citoyens se seraient inscrits pour participer à ces patrouilles », a expliqué dimanche le ministère de la défense britannique.

Cette initiative fait suite à l’endommagement d’avions de transport IL-76 le 29 août, a précisé le bulletin des services de renseignements. « Les patrouilles se composeront de groupes de cinquante personnes réparties entre plusieurs municipalités qui patrouilleront les zones frontalières et les infrastructures essentielles, en particulier les aéroports et les bases aériennes. (…) Le recours à des volontaires est très probablement le signe d’une pénurie de personnel de sécurité qualifié en Russie. »

Les forces russes ont affirmé avoir détruit, tôt dimanche, trois vedettes rapides en mer Noire, au nord-est de l’île des Serpents, a déclaré le ministère de la défense russe dans un communiqué. Ces hors-bords de conception américaine transportaient des soldats ukrainiens et « se dirigeaient vers la péninsule de Crimée », a ajouté le ministère.

L’armée russe a également annoncé, dans des communiqués séparés, que huit drones ukrainiens avaient été abattus par la défense aérienne au-dessus de la Crimée et un autre dans la région de Briansk, frontalière de l’Ukraine.

Le président russe ne sera pas arrêté s’il se rend au prochain sommet du G20 organisé en 2024 à Rio de Janeiro, a affirmé le chef de l’Etat brésilien. Au cours d’un entretien diffusé samedi soir sur la chaîne télévisée indienne Firstpost, Luiz Inacio Lula da Silva a assuré que Vladimir Poutine recevrait une invitation à se rendre dans la ville brésilienne malgré le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) émis en mars, qui l’accuse de crimes de guerre pour la déportation d’enfants ukrainiens.

Le Kremlin dément les accusations de la CPI, jugeant que le mandat d’arrêt contre le dirigeant russe est « nul ». Le Brésil est signataire du statut de Rome de 1998, le traité international qui a entraîné la création de la CPI en 2002, et devrait donc théoriquement arrêter le président russe s’il entrait sur son territoire.

Des bombardements ont eu lieu dimanche à Kiev, sans faire de victimes, a annoncé le service d’Etat pour les situations d’urgence ukrainien. « Auparavant, des chutes de débris avaient été enregistrées dans les districts de Chevtchenko, de Svyatoshyn et de Podil de la ville. Trente-cinq secouristes et sept unités de matériel ont travaillé sur place », a précisé le communiqué. Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a déclaré dans la nuit qu’une personne avait été blessée dans le quartier historique de Podil.

Les forces russes ont lancé 32 drones explosifs « de type Shahed-136/131 » sur l’Ukraine, en majorité sur la région de Kiev, dans la nuit de samedi à dimanche, a annoncé l’armée ukrainienne dimanche matin sur Telegram. Les Ukrainiens ont affirmé avoir abattu 25 d’entre eux.

Le 6 septembre, le Parlement ukrainien a approuvé, par 338 voix contre 21, la nomination de Rustem Umerov comme ministre de la défense. Le fait qu’il soit le seul musulman à un tel poste sur le continent européen, désigné de surcroît par un président d’origine juive, illustre une fois encore le caractère profondément moderne du nationalisme ukrainien, qui transcende les appartenances communautaires.

Voici la chronique de Jean-Pierre Filiu, professeur des universités à Sciences Po.