Afghanistan: les autorités décrètent un couvre-feu sur l’essentiel du territoire

Les autorités afghanes, confrontées depuis deux mois à une vaste offensive des talibans qu’elles peinent à enrayer, ont décrété samedi un couvre-feu nocturne sur l’ensemble du territoire à l’exception de trois provinces, dont celle de Kaboul.

« Afin d’endiguer la violence et de limiter les mouvements des talibans, un couvre-feu est décrété dans 31 provinces du pays » qui en compte 34, indique le ministère afghan de l’Intérieur dans un communiqué, précisant que seules les provinces de Kaboul, du Panchir (nord-est) et de Nangarhar (est) ne sont pas concernées.

Le porte-parole adjoint du ministère, Ahmad Zia Zia, a précisé dans un message aux journalistes que le couvre-feu serait en vigueur de 22H00 à 04H00. Il n’a pas indiqué durant combien de temps la mesure serait appliquée.

Les insurgés ont déclenché début mai une offensive tous azimuts contre les forces afghanes, à la faveur du lancement du retrait définitif des forces internationales d’Afghanistan, désormais pratiquement terminé, l’essentiel des 9.500 soldats étrangers ayant quitté le pays ces deux derniers mois.

Les talibans se sont emparés de vastes portions rurales du pays et de plusieurs postes-frontières importants avec l’Iran, le Turkménistan, le Tadjikistan et le Pakistan.

Les forces afghanes n’ont offert jusqu’ici qu’une faible résistance et ne contrôlent essentiellement plus que les principaux grands axes et les capitales provinciales.

– Multiples opérations militaires –

Après trois jours de relative accalmie sur le terrain, à l’occasion de l’Aïd el Adha, la fête musulmane du Sacrifice, les autorités afghanes ont cependant annoncé le lancement de multiples opérations militaires depuis vendredi, dans une quinzaine de provinces, pour tenter de reprendre du terrain aux talibans.

Un correspondant de l’AFP a signalé samedi que des opérations de l’armée étaient en cours dans la province septentrionale de Kunduz pour tenter de reprendre des zones tombées aux mains des insurgés.